François RISSON habite un des logements adaptés des Girondines, au dernier étage et qui dispose, selon ses dires, d’une vue particulièrement imprenable sur Fourvière.

Il est tétraplégique mais vient de se permettre un exploit dont bien des valides sont incapables : un saut en chute libre, au-dessus des Alpes, dont a été gardée la trace vidéo (capturée par un autre parachutiste équipé d’une GoPro) et dont vous pouvez découvrir un extrait ci-dessous.

 

Q. : François Risson, d’où vous est venue cette envie de sauter en parachute ?

F.R. : En fait la prise de risque, la recherche de l’adrénaline, fait partie de ma vie depuis toujours, et c’est d’ailleurs l’origine de mon handicap : j’étais motard et je suis devenu tétraplégique suite à un virage mal négocié, dans une région de montagne qui ne pardonne pas les erreurs. Mais ce goût pour les sensations fortes n’a pas disparu pour autant et j’ai pu réaliser ici, un projet qui date de l’époque où j’étais pompier volontaire (autre activité d’engagements physiques et de risques), et qui n’avait alors pas pu se faire pour cause de météo défavorable.

Q. : Et comment avez-vous ressenti ce saut ?

F.R. : J’avais fait un essai préalable de parcours en avion au mois de juin,  qui s’était bien passé. C’est quand je me suis retrouvé au-dessus du vide, les jambes pendantes que je me suis dit que, quand même, cela n’avait rien d’évident ! Mais une fois basculé dans le vide les sensations sont absolument fantastique. On a une vue sur l’horizon extraordinaire (et que les imbéciles qui prétendent que la terre est plate aillent seulement y voir !). En plus, le fait que le saut se soit passé à Aix-les-Bains n’a fait qu’ajouter à la beauté de la chose : le lac du Bourget, les Alpes…

Q. : Quel bilan en tirez-vous ? Re-sauterez-vous ?

F.R. : pas dans l’immédiat ! (il y a un coût quand même !), mais je ne m’interdis pas d’avoir des projets du même ordre. Bien que les nouvelles technologies soient là pour nous aider beaucoup, je ne souhaite pas vivre une vie par procuration face à un écran, et j’aimerais que ma démarche soit un encouragement pour tous (et pas que les handicapés) à ne pas avoir peur de faire les projets les plus audacieux en apparence.

Devenir tétraplégique à trente ans n’est pas une chose évidente, il faut trouver des ressources pour surmonter les obstacles qui se dressent en permanence. Je les puise, entre autres, dans ma foi chrétienne, et je les utilise pour vivre pleinement la vie qui m’est donnée, telle qu’elle m’est donnée.